AFRIQUE AUJOURD’HUI : Qu’est-ce qui se passe ? – Avec Mamane Bachir du Niger

Nous avons le plaisir de vous inviter à une entrevue captivante et enrichissante intitulée "AFRIQUE AUJOURD'HUI : Perspectives régionales et lutte anti-impérialiste", animée par Mamane Bachir, Il est fier de sa nationalité nigérienne et il porte en lui les valeurs de justice et de liberté

Nous avons le plaisir de vous inviter à une entrevue captivante et enrichissante intitulée “AFRIQUE AUJOURD’HUI : Perspectives régionales et lutte anti-impérialiste”, animée par Mamane Bachir, Il est fier de sa nationalité nigérienne et il porte en lui les valeurs de justice et de liberté

Au cours de cette entrevue, nous explorerons les thèmes suivants :

Brève présentation de Bachir Brah.
Évaluation du développement du nouveau processus de lutte anti-impérialiste aujourd'hui dans les pays d'Afrique de l'Ouest.
Analyse de l'opinion majoritaire des peuples de la région à l'égard des pays néo-coloniaux, tels que la France et les États-Unis.
Exploration du soutien populaire en faveur des juntes militaires anti-néocoloniales.
Perspectives pour les peuples de la région confrontés à la répression de leurs gouvernements, notamment au Sénégal, au Nigeria, au Bénin, au Togo et dans d'autres pays.
Réflexion sur la possibilité de vaincre l'invasion pro-néocoloniale au sein de la CEDEAO.
Évaluation de la nécessité de renforcer la solidarité internationaliste entre les peuples, en particulier avec les peuples d'Amérique Latine.

Rejoignez-nous pour cette discussion éclairante alors que nous examinons de près les dynamiques politiques et sociales en Afrique de l’Ouest. Mamane Bachir partagera son expertise et ses points de vue éclairés sur ces questions cruciales. C’est une opportunité rare d’acquérir des connaissances approfondies et d’engager des discussions significatives.


SANDRA: Bonjour, bonjour à tous. Merci d’être là. Nous avons un invité aujourd’hui qui s’appelle Mamane Bachir Mustapha.  Bra, c’est un nom qui résonne avec engagement et détermination. Il est originaire du Niger. Il est fier de sa nationalité nigérienne et il porte en lui les valeurs de justice et de liberté. Actuellement il est fonctionnaire et il consacre une  partie essentielle de sa vie à défendre les droits des peuples opprimés en ce considérant comme un citoyen du monde noir avec un devoir de combat. Son parcours l’à mené au Canada en 2013, où il a poursuivi ses études tout en s’investissant activement au sein de diverses organisations estudiantines évidemment. Au-delà de ses responsabilités, il a une passion profonde pour l’histoire et la politique, des domaines qui lui permettent de mieux comprendre et contribuer aux défis complexes de notre époque. Il est enthousiaste à cette entrevue, à  l’idée de partager son cheminement, ses convictions et son engagement dans la justice sociale. Son objectif ultime est de faire entendre la voix des marginalises et de promouvoir un monde où chaque individu peut vivre sans oppression ni discrimination. Est-ce que c’est correct? Est-ce que je me suis trompée? 

Bachir: Non non tu as très bien fait la présentation.

Sandra: Donc la première question: Comment évaluez-vous le développement du nouveau processus de lutte anti-impérialiste aujourd’hui dans les pays d’Afrique de l’Ouest?

Bachir: Alors donc déjà je dois vous remercier déjà pour l’entrevue que vous allez bien vouloir accorder à ma modeste personne. Et afin que je puisse donc vous éclairer et vous partager un peu ma vision de la situation socio-politique économique via notre cher continent et en particulier l’Afrique de l’Ouest d’où je viens, du Niger, d’un certain nombre de pays d’Afrique de l’Ouest. 

Donc si vous voulez la situation de développement de lutte anti-impérialiste est une évidence actuellement dans bon nombre de pays d’Afrique de l’Ouest parce que les populations ont pris connaissance. Aujourd’hui grâce aux médias, notamment les réseaux sociaux, Internet, Facebook, TikTok, Instagram. 

Les gens sont plus informés, sont plus accrus de l’actualité, regardent des vidéos, des luttes anti-impérialistes, lisent des livres, comprennent beaucoup de choses et ne se laissent plus instrumentaliser par les médias occidentaux, les médias impérialistes qui tendent à nous intoxiquer de fausses informations. 

Donc la population a pris une conscience nette par rapport aux enjeux politiques de son environnement, de sa nation. Et les pays, les peuples ont décidé de faire un tournant majeur, un tournant considérable. 

Et en s’affranchissant dans un premier temps, je dirais donc de nos anciens partenaires traditionnels les partenaires traditionnels, c’est-à-dire la France, les États-Unis, l’Espagne, le Portugal, toutes ces nations qui ont profité de notre état d’indépendance, de notre liberté qui nous ont pillés, qui nous ont bradés nos terres et les populations ont pris connaissance donc de la nécessité de regarder d’autres horizons et de nouer de partenariats politiques. 

Et afin de s’autosuffire, afin de s’auto-déterminer, afin de pouvoir prendre la chance aux protestataires donc ce développement est en bonne voie et il y a plusieurs défis encore, ce n’est pas fini, il y a plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest comme beaucoup de pays notamment quinze et donc nous sommes vraiment dans un processus de développement accrue et nous prions le Dieu tout puissant et notre engagement aussi personnel pour pouvoir continuer la lutte pour que donc les États puissent franchir le pas et puissent donc suivre la volonté populaire qui est de s’auto suffire et de vivre libres et dignes dans leur espace géographique.

SANDRA:  Merci beaucoup! Quelle est l’opinion que la majorité des peuples de la région ont sur les pays néo-coloniaux comme la France et les États-Unis?

Bachir: C’est sûr qu’on a depuis je dirais quelques années moins d’une décennie. Les pays africains comme je l’ai dit tantôt ont pris connaissance de la nécessité de s’auto suffire, de décider eux-mêmes leurs propres voies politiques et économiques. Donc ceci a amené les populations africaines à comprendre le jeu incestieux que la relation plutôt que la France et les Etats-Unis et bon d’autres pays impérialistes ont avec nos pays et nous avons décidé de couper si vous voulez le cordon ombilical cette relation qui nous lie avec ces nations-là. 

Donc c’est vraiment une relation incestieuse, une relation remplie de mépris, de dégoût, c’est une relation remplie vraiment je dirais de conflit également et ce sont des personnes qui ne nous aiment pas, qui ne nous considèrent pas comme étant des êtres humains semblables mais qui nous considèrent comme étant des chiffres qui nous considèrent comme étant des potentielles ressources vraiment qu’il faut piller et donc profiter de nous au maximum. 

Alors les populations ont vraiment un sentiment de dégoût. Un sentiment de révolte, un sentiment d’insatisfaction quant à la relation que nous avons avec ces pays-là et les populations africaines ne veulent plus traiter avec la France, ne veulent plus traiter avec les États-Unis. Ce sont les politiques françaises et américaines que nous fustigeons. 

Nous ne nous fustigeons pas le peuple français. Nous savons que le prolétariat français, le prolétariat américain partagent les mêmes convictions de liberté, de justice et d’amour des hommes que les peuples d’Afrique et des peuples d’Amérique Latine. Les peuples sont frères, les peuples sont unis. 

Ce sont les États, ce sont les lobbys qui veulent profiter de notre état d’indépendance et nous diviser. C’est eux que nous fustigeons et c’est eux que nous disons stop. Nous voulons plus de vous. Nous voulons plus de vous, si vous ne nous respectez pas. Vous savez on donne très souvent cet exemple: c’est comme une prostituée qui se fait violer chaque fois par plusieurs clients et à un moment donné cette prostituée est là elle dit ça suffit laissez-moi tranquille et le client dit je ne te laisse pas je veux continuer à te violer et bien c’est ce que les Africains sont en train de vivre dans leur chair, dans leur ame ce mépris-là, cette relation incestieuse dégoûtante qui a profité de notre état d’indépendance, à piller nos ressources minières et énergétiques. 

Et à ne rien nous laisser, à ne pas nous considérer comme étant des individus, des êtres humains. Alors les populations africaines ont dit qu’ils en ont marre, ils ne veulent plus d’eux. Ils vont les chasser. On va les buter d’un état de nuire. Et on va les chercher dans notre pays et c’est nous qui avons décidé, qui allons décider avec qui nous allons lier nos relations politiques, nos relations économiques et nos relations sociales avec qui nous voulons, quand nous voulons et comme nous le souhaitons. 

Les peuples africains disent qu’ils ne veulent plus qu’on leur dise quoi que ce soit. Ils, les peuples africains disent qu’ils ne souhaiteraient plus qu’on leur dise avec qui vous allez être amis. Les peuples africains disent qu’ils ne veulent plus accepter qu’on leur dise, c’est eux-là qui vont être vos ennemis mais c’est ceux- là qui sont vos amis. Non, on n’est pas des enfants. On sait ce qu’on veut. 

Alors voilà la situation et ce sentiment que vivent les populations africaines avec la France. C’est un sentiment de dégoût. Un sentiment vraiment pas du tout bon si vous voulez. Et nous disons stop c’est bon et depuis le coup d’état qu’il y a eu au Niger d’ailleurs un peu partout en Afrique, au Mali, au Burkina et maintenant au Niger les ambassades françaises ont été pillées.

C’est déplorable, nous ne le saluons pas, nous disons que nous sommes fiers, mais cela relate justement vraiment la relation que le sentiment anti-politique française que les pays africains ont vraiment parce qu’ils en ont marre, ils ne veulent plus des bases militaires étrangères qui sont chez nous, nous disons non, nous ne voulons plus d’eux. Alors, c’est ça la relation, c’est ça le sentiment que nous vivons donc les populations, vis-à-vis de la France, vis-à-vis des États-Unis, vis-à-vis, du Canada si elle aussi veut suivre, emboîter le pas de l’Espagne, du Portugal, de l’Italie, de la Belgique, de toutes les nations qui ont profité des autres peuples depuis l’histoire, depuis le temps, où, donc, ces peuples-là ont été sous domination étrangère. 

SANDRA: D’accord. Quel est le soutien populaire dont bénéficient les juntes militaires anti-néo-coloniales?  

BACHIR:  Je veux déjà bien recadrer les choses dans le sens où juntes militaires, juntes anti-impériales surtout au Niger c’est très vite faut pas vite se lancer dans ce jeu de mots je dirais qui aide bien que les militaires sont anti-impérialistes, ils n’ont pas encore eu d’envolées lyriques ou bien de positions claires qui nous dit qu’au Niger les militaires sont anti-impérialistes et ne veulent plus se laisser dicter leur marche à suivre. 

Nous sommes en train de les observer pour le moment et nous regardons ce qu’ils veulent faire et nous essayons du mieux que nous pouvons nous qui sommes donc des acteurs de comment on appelle j’allais dire des activistes essayez nous de notre part d’essayer d’influencer donc la politique de ces militaires-là pour que ce soit une politique anti-impérialiste donc anti-occidentale.

Alors au Niger notamment c’est le cas. Mais si vous voulez au Burkina, au Mali, leur position est claire. C’est vraiment des militaires anti-impérialistes anti-néocolonialistes, des révolutionnaires, s’il faut le dire, même s’ils n’ont pas aimé ce terme, parce qu’ils sont venus pour redorer l’image de leur pays, redorer l’image de l’Afrique et donc de restituer et de redynamiser si vous voulez donc les relations, les relations diplomatiques et les relations militaires que nous avons avec ces autres nations-là, c’est-à-dire en disant en remettant en cause les accords militaires que nous avec les anciennes colonies en disant aux militaires les bases militaires étrangères qui sont chez nous de quitter, c’est déjà quelque chose à saluer. 

Le Niger également est sur cette voie, nous observons, nous attendons voir la suite. Mais le Mali, le Burkina ont décidé et ont chassé les Français de leur territoire national, c’est quelque chose à saluer et les peuples sont avec eux, les peuples les soutiennent et je pense qu’avec le soutien donc de ces mêmes peuples-là nous allons arriver à un niveau de vie politique où nous allons avoir des dirigeants civils qui seront capables de respecter la volonté populaire, c’est-à-dire la volonté anti-impérialiste et anticolonialiste pour pouvoir donc devoir remettre au peuple donc les valeurs sa richesse qu’elles soient multipliées au vingt ou de sorte pour que tout le monde puisse vivre en parfaite harmonie avec le monde. 

Et qu’on puisse se faire respecter également à l’échelle internationale parce que les nations africaines et d’ailleurs les nations également d’Amérique latine ont beaucoup plusieurs fois et depuis des années, donc étaient regardés comme étant des pays du Tiers-monde, des pays qui n’ont pas leur mot à dire. Quand il y a des enjeux, il y a des enjeux internationaux et alors que quand il s’agit d’enjeux économiques, on vient, on leur fait la courbette, on profite de leur pétrole, on profite de leur uranium, on profite de toutes leurs réserves, ressources minières, on profite de leur gaz, mais quand il s’agit de prendre des positions, on veut les intimider. 

Il n’est plus question et il était nécessaire pour nous les peuples opprimés du monde de s’unir pour pouvoir converger vers une même voie afin de lutter tous ensemble main dans la main comme un seul homme et faire face comment j’allais dire aux puissances impérialistes voilà c’est ça.

Sandra: Bien. Quelles sont les perspectives pour les peuples de la région confrontés à la répression de leur gouvernement tel que le Sénégal, le Nigéria, le Bénin, le Togo et d’autres? 

Bachir: Quand vous dites perspective, c’est-à-dire…est-ce que vous pouvez répéter la question? 

Sandra: Oui. Il n’y a pas de problème. Quelles sont les perspectives pour les peuples de la région confrontés à la répression de leur gouvernement tel que le Sénégal, le Nigéria, le Bénin, le Togo et d’autres? 

Bachir: Globalement je dirais que les populations sont en train de s’organiser, je l’ai dit en amont, déjà sur les réseaux sociaux, les populations africaines de ces pays-là et se regroupent en associations, en organisations pour pouvoir lutter pour le droit des peuples, pour leur autodétermination et particulièrement le Sénégal est un pays qui a une longue histoire syndicale où les populations se sont toujours révoltées contre le régime qui à tant dû à des opprimés. 

Donc actuellement au Sénégal il y a un vent de soulèvement populaire qui ne dit pas seulement très immense qui fait de telle sorte que le pouvoir en place est déstabilisé même j’allais dire de l’intérieur et même de l’extérieur parce que les populations ne se laissent plus piétiner. Ils ont choisi leur leader qui est Sédar Senghor ils tentent de le maintenir au pouvoir quitte à en perdre leur vie à eux. 

C’est une question de dignité et le peuple sénégalais est très fier. Le peuple sénégalais est très digne et il lutte farouchement contre leur autonomie, leur indépendance de choix de paroles et de tout ce qui suit. Et quand j’allais dire le Togo, le Bénin, le Nigéria, c’est également des populations qui s’organisent du mieux qu’ils peuvent,  il faut noter que ce sont des pays qui n’ont pas connu depuis une dizaine,une décennie si je veux dire de soubresaut politique, c’est-à-dire il y a pas eu d’interférence de l’armée ou bien par une population qui s’est manifestée et qui a pu renverser vraiment l’autorité, l’autorité de l’État. 

Non et c’est plus des politiques et qui sont venues souvent par des trous patriarches électoraux ils se sont maintenus au pouvoir et ils ont voulu maintenir leur population dans une forme de dépendance totale. Le Togo est comme un empire. Le père et moi le fils qui gouverne aujourd’hui et tout celui qui tente de fustiger le pouvoir place et arrêter et courir en prison, maltraiter, souvent tués. Au Bénin, encore moins, mais les populations sont fustigées et ils s’organisent, au Nigéria également, les populations s’organisent. 

C’est vrai que c’est un pays assez démocratique où la volonté populaire arrive à s’exprimer quand il le faut. Mais les populations continuent toujours à s’organiser en mouvement associatif pour dire non à l’oppression interne d’abord, avant de parler d’impérialisme c’est à l’interne. L’impérialisme n’est pas forcément l’occidental, le français, l’américain ou le Portugais. Le premier impérialiste c’est le chef d’État qui permet aux étrangers de venir brader ces terres et ces ressources et qui met sa population dans une pauvreté. Donc nous connaissons notre ennemi, notre ennemi premier c’est nous-mêmes. 

Nos ennemis premiers c’est nos frères, c’est nos semblables. Mes ennemis premiers c’est les traîtres, les valets locaux de l’impérialisme occidental et nous disons à bas aux valets locaux de l’impérialisme occidental et qui sont à l’interne, qui tendent à déstabiliser notre marche pour l’indépendance et pour l’autodétermination de nos peuples. 

SANDRA: Merci. Est-il possible de vaincre l’invasion pro-néocolonial de la CEDEAO?

BACHIR: Est-il possible de…?

SANDRA: Est-il possible de vaincre l’invasion pro-néocolonial de la CEDEAO?

BACHIR: Oui, aujourd’hui la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, CEDEAO qui compose en son sein quinze pays mais aujourd’hui parmi ces quinze pays il y a déjà le Niger qui tend, a quitté un peu la CEDEAO et qui emploie à des menaces. Le Mali et le Burkina ne sont pratiquement plus membres si je peux le dire ainsi de la CEDEAO parce qu’ils disent qu’ils n’acceptent plus les décisions de la CEDEAO, la Guinée aussi ça tangue un peu. Donc sur quinze pays on a quatre pays déjà où les relations avec la CEDEAO ne sont pas bonnes. Donc si vous voulez la décision ou les visions néocoloniales que la CEDEAO se laissent avoir bien évidemment parce que c’est son choix les chefs d’État qui sont les soi-disants chefs d’État parce qu’il faut contextualiser les choses dans leur périmètre, il faut s’assurer déjà que s’ils sont légitimes ces gens-là parce qu’il y a beaucoup comme en Côte d’Ivoire Alassane Ouattara et qui a fait un coup d’État institutionnel au pouvoir, c’est un troisième mandat alors qu’il n’a pas la volonté, il n’a pas eu donc l’aspiration et la volonté populaire de rester au pouvoir. 

Alors il s’est maintenu au pouvoir de force et parce qu’il avait le soutien de ces pays français et américains. Donc la CEDEAO aujourd’hui si elle ne fait pas attention, elle risque de perdre sa crédibilité. D’ailleurs elle a perdu, si je peux le dire, au Niger, avec la situation au Niger, c’était le coup d’État de trop. Il n’était pas question pour ces présidents de la CEDEAO de laisser encore un autre coup d’État. 

Mais malheureusement, pour eux, ils n’ont pas su changer la donne. Ils ont dit que menacé nos pays de sanctions économiques et ils disent qu’ils vont faire une attaque militaire pour sortir l’actuel chef de l’État mais rien n’a été fait jusqu’à présent et rien ne se fera. Le Niger ne sera pas attaqué, le peuple nigérien est assez résilient et nous avons le soutien indéfectible du Mali et du Burkina qui eux disent que militairement ils vont appuyer les forces nigériennes pour combattre la CEDEAO. 

Mais vous savez aujourd’hui nous disons que les pays, le président de la CEDEAO, c’est comme des marionnettes de l’Occident. Nous en Afrique de l’Ouest, nous sommes en proie aux attaques terroristes depuis plus de 12 ans. Nous n’arrivons pas à éradiquer ce fléau. Qu’est-ce que la CEDEAO a fait? Qu’est-ce que l’Union africaine a fait? Rien! Ils n’ont pas su constituer une armée fédérale ou sous régionale pour contrer cette attaque terroriste. Des terroristes n’ont pas su le faire. Mais faut maintenir un soi-disant président et légitimement élu, chose que nous disons: Faux! 

Ils sont prêts à mettre en place une armée sous-régionale pour attaquer un pays qui est déjà en proie aux attaques terroristes. Souvent on on se pose des questions si c’est ces messieurs-là ne marchent pas d’ailleurs sur leur tête est-ce qu’ils prennent le temps de la réflexion pour voir qu’ils sont en train d’opprimer un peuple qui n’a rien demandé qui souffre un peuple qui manque d’électricité qui manque d’eau, qui manque de soins, qui manque de besoins élémentaires. Vous savez il y a un proverbe que j’aime beaucoup une maxime d’un autodidacte qu’on appelle Kemi Seba il m’inspire beaucoup c’est un essayiste un panafricain un militant donc contre le néo-colonialisme et d’impérialisme occidental notamment française c’est lui qui dit que celui ou celle qui définira le diamètre de vos connaissances décidera automatiquement de la circonférence de vos actions. 

C’est pour dire que ces occidentaux-là ont durant des années décidés de nos choix politiques, de nos choix sociaux et de nos choix économiques, ils savent où est-ce qu’ils veulent nous mener. Une guerre on sait quand elle commence , on ne sait pas quand est-ce qu’elle fini. Au lieu de nous comme un seul homme pour combattre notre ennemi commun, on est en train de vouloir se faire la guerre entre nous, avec nos quelques machettes, nos gourdins et nos bâtons alors que nous ne sommes même pas encore de puissance militaire. Pendant que nous nous sommes en train de se faire deguider, les États intégrés néo-colonialistes sont en train de profiter de nos ressources. C’est Satan vers le ridicule. 

Voyez-vous? Alors vraiment je pense que la CEDEAO perd donc et elle ne va pas rester longtemps si elle continue cette voie. Elle ne va pas rester longtemps. Les populations parlent. Le peuple rougit comme un lion. Et le peuple dit, on ne veut plus accepter cette domination étrangère. Nous ne voulons plus accepter les valets locaux de l’impérialisme occidental qui vivent chez nous. 

Nous allons les bouter, nous allons les mettre hors d’état de nuire et c’est nous qui allons décider de notre marche de développement politique économique. Il n’est plus question pour qui que ce soit qui vienne dicter ce qu’il faut faire chez nous. Alors c’est ce qui se passe aujourd’hui en Afrique. Et la CEDEAO si elle continue sur cette voie et bien je le dis elle risque de disparaître. Parce que le dernier mot revient au peuple. Dieu a donné le pouvoir à l’homme en passant par le peuple. Et c’est le peuple qui décide qui va le gouverner et si le peuple est avec toi tu gouvernes jusqu’à la fin des temps. C’est comme ça. 

Le peuple a toujours le dernier mot. Et nous nous sommes des révolutionnaires anti-impérialistes qui avons une ferme conviction que le dernier mot revient au peuple. Et nous sommes proches des masses populaires déshéritées et nous savons que la force émane d’eux, la force émane d’eux et c’est avec les masses déshéritées que nous allons conjuguer nos efforts pour lutter contre toute forme de domination étrangère ou même de domination interne. 

Sandra: Merci. Est-il pardon. Je me suis trompée.Comment évaluez-vous la nécessité de développer la solidarité internationaliste entre les peuples, principalement avec les peuples d’Amérique Latine? 

Bachir: Alors comme je l’ai dit vous savez nous avons à peu près le même parcours historique. Nous avons les mêmes défis et nous n’avons pas forcément la même manière de lutter contre ces fléaux que nous vivons. Mais je pense qu’ il va de la suite de nos deux nations, de nos deux peuples d’Amérique, la Guinée d’Afrique. 

De conjuguer nos efforts pour mutualiser afin de pouvoir faire face à l’ennemi commun et comme perspective de solution pourquoi ne pas mettre en place un collectif, une table ronde, une association, un comité des pays membres des peuples opprimés, pays membres des pays je dirais du Tiers monde, si vous voulez, pour s’organiser, pour faire front contre l’ennemi que nous connaissons tous. 

Mettre en place une structure vraiment où nous allons mutualiser nos forces, mettre en place une structure qui va nous permettre pour populations opprimées de dire que voici notre marche à suivre. Nous, nous ne voulons plus nous laisser dicter quoi que ce soit, par qui que ce soit ou comme il se doit. Non, c’est nous qui décidons comment nous voulons, définir notre stratégie, notre axe de lignes politiques économiques et sociales. 

Et en ce moment-là en mutualisant nos forces, en faisant d’ailleurs pourquoi pas des conférences en animant des conférences, des discussions débats, des réflexions, des documentaires, en voyageant en Amérique latine, en visitant les masses déshéritées, en voyageant en Afrique, au Niger, en visitant les masses déshéritées alors apportant notre soutien et en leur disant que nous avons un même combat et que nous allons unir nos forces et nous allons créer les conditions pour lutter au pays de notre vie, contre la domination étrangère.

C’est ce qu’il faut. Aujourd’hui nous sommes, nous sommes pas contre les peuples, nous sommes contre les politiques étrangères qui veulent imposer une vision à un autre peuple. Nous sommes tous des frères et j’aime beaucoup cette phrase de Ahmed Sékou Touré qui est beaucoup croyant. L’ancien président de la République populaire et révolutionnaire de Guinée. 

Ahmed Sékou Touré d’ailleurs je vous invite à suivre certaines de ces vidéos et ces entrevues et tout c’est mon idole politique si vous voulez. Donc c’était l’ancien président de la République populaire révolutionnaire de Guinée qui disait que s’il y a des gens, des blancs des noirs nous les croyants nous disons que c’est pour la beauté de l’humanité que Dieu a créé les conditions déterminantes de la diversification de la couleur de l’épiderme. Moi je suis noir, Sandra, t’es blanche mais tu es ma soeur.

Parce que nous avons les mêmes situations politiques. Nous avons les mêmes problèmes. Nous voulons tous converger vers un développement, vers une paix durable tu as du sang rouge en toi, j’ai du sang rouge en moi. Tu as deux yeux, tu as un nez, tu as une lèvre, j’ai la même chose. Nous sommes tous les mêmes. Tu es blanche, je suis noir, l’autre est jaune, l’autre est vert. C’est pour la beauté de l’humanité que Dieu a créé ces conditions de la diversification de la couleur de l’épiderme. Nous devons nous unir, mutualiser nos forces plutôt que de nous désunir et continuer à se diviser. Ce n’est pas bon et je pense que si nous voulons, éradiquer ce fléau qui est l’impérialisme occidental la seule solution de sortir de crise, encore une fois c’est l’unité, c’est la connaissance, c’est le savoir, c’est la discussion, c’est les débats, c’est les réflexions, c’est l’unité, c’est l’amour, c’est la justice, c’est la paix, c’est la solidarité entre tous les peuples du monde. C’est ça mon message et c’est ce que je voulais partager avec vous.

Sandra: Merci beaucoup Merci beaucoup Bachir pour cette entrevue j’espère que toi tu vas pouvoir continuer comme toujours à faire ce que tu fais. Donc pour la cause de la justice sociale. Et puis si jamais il y a une autre entrevue, une suite, c’est ça on te contactera j’espère que tu seras disponible. 

BACHIR: C’est un plaisir. Merci bien à vous.